Auteur : T. HiHat
Chop Suey est un morceau assez jouissif à pratiquer en groupe. Pris séparément, les plans sont tous accessibles, la difficulté étant plutôt d’enchainer le tout sans se vautrer à 130 bpm.
Introduction (M6-10)
Un pattern tribal sur les toms caractéristique dans ce style de métal et reconnaissable à la première écoute : bien vu d’avoir démarré le morceau ainsi pour la postérité ! En termes d’exécution, même si on n’utilise pas exactement les mêmes toms que John Dolmayan, il faut veiller à respecter :
- le schéma rythmique principal, à base de figures de croches/doubles-croches jouées en frisé
- le placement des accents qui permet d’obtenir le rendu escompté
Ci-dessous, le schéma rythmique joué uniquement à la caisse claire avec le placement des accents (la grosse caisse est maintenue sur le temps) :
Ensuite, il ne reste plus qu’à passer ce schéma sur les toms, en respectant le principe d’une descente standard (débuter la mesure dans aigus et descendre vers les grave à la fin). Plusieurs possibilités de changements sont possibles : à vous de voir ce qui sonne le mieux et vous semble le plus naturel sans vous mélanger les pinceaux.
Riff principal & chorus
Il est intéressant de souligner (et travailler si besoin) les nombreux changements de débit que comporte le morceau. Ainsi, le riff principal (M11) est joué classiquement à la caisse claire en after beat sur les temps 2 et 4, alors que le chorus (M23) est interprété en half-time (caisse claire sur le 3ème temps). Enfin, le riff principal revient à la fin du morceau (M53) en débit doublé, dans le plus pur style du hard rock ou du heavy métal (caisse claire sur le & de chaque temps).
Couplet (M15)
C’est la force et l’originalité du morceau ! La première partie du couplet est un break de coordination auquel tout le groupe participe : pas commun, limite perturbant mais franchement cool !
Sur la batterie, il s’agit d’alterner des coups {charleston semi-ouvert/grosse caisse} joués main droite avec des coups de caisse claire, pour la plupart en ghost-notes, joués main gauche. Et le tout à fond les ballons 😉
Pour vous aider, voici le schéma rythmique correspondant, à bosser lentement dans un premier temps uniquement sur la caisse claire, en respectant les doigtés et les accents.
Batteur : John Dolmayan
Unique batteur de SOAD, John Dolmayan a reçu en 2006 la récompense du meilleur batteur de l’année par le Drum! Magazine. Ce qui ne veut pas dire grand chose, nous sommes bien d’accord, mais témoigne a minima de la notoriété que le gars a acquise, en particulier parmi ses pairs. A noter qu’il a sorti en 2020 un album solo de reprises dans lequel figure bon nombre d’invités célèbres (comme un certain Tom Morello).
Ayant écouté sa musique sans trop connaitre le bonhomme, j’ai fouillé un peu mais suis tombé sur davantage d’articles évoquant les péripéties de SOAD (ou ses opinions politiques) que d’interviews dans lesquelles il décrit son jeu. Du coup, je m’en remets uniquement à ce que j’entends sur disque (ce qui est bien aussi) : on est ici sur un drumming assez typique du métal pratiqué à cette période, à savoir qu’il y a de nombreuses variations rythmiques au sein d’un même morceau (passages en half-time, changements de débit binaire-ternaire…) et qu’en même temps, il faut jouer vite et précis. Saupoudrez cela avec quelques breaks/arrêts en coordination de groupe ou quelques parties tribales sur des toms bien graves et vous obtenez un cocktail ma foi pas dégueulasse !
Album : Toxicity
2ème album de SOAD sorti en 2001, c’est celui que tout le monde connait (moi le premier) car il a élevé le statut du groupe au rang international. Ce disque, qui comporte les classiques que sont Chop Suey, Aerials ou Toxicity, est un bon moyen de s’initier au combo et de voir si on adhère au style. Si oui, c’est l’éclate assurée, car le moins que l’on puisse dire, c’est que cela envoie méchamment le pâté ! La folie quasi-épileptique de l’album est néanmoins compensée par quelques passages mélodiques bien sentis qui permettent de souffler un peu entre deux rafales…
Artiste : System Of A Down
Groupe de « métal alternatif » formé en 1994 en Californie et dont tous les membres sont d’origine arménienne, System of a down a remporté un certain succès entre la fin des années 90 et le début des années 2000. Porté par un chanteur plutôt fantasque du nom du Serj Tankian, le combo a une pêche indéniable et s’autorise pas mal d’expérimentations dans un genre musical souvent convenu, le rendant au final difficile à cataloguer (ce qui est une bonne chose en mon sens).
SOAD, c’est le genre de musique qui génère des avis tranchés : on peut être un fan inconditionnel comme totalement indifférent, pour ne pas dire hermétique, au style (la voix du chanteur, très particulière, y est pour beaucoup). Me concernant, si j’écoute et joue avec une certaine jubilation quelques-uns de leurs titres qui bottent bien le cul, je m’en lasse assez vite et il m’est difficile d’enquiller un album complet. Les goûts et les couleurs 😉